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La Légion Rhumaine

Compte rendu des dégustations du club de rhum et de ses activités.

16 éme dégustation février 2016 (part 2)

Publié le 6 Mars 2016 par La légion Rhumaine

16 éme dégustation février 2016 (part 2)

Rum and Cane Guyana XO

16 éme dégustation février 2016 (part 2)

West Indies Cane & Merchants (ne pas confondre avec la West Indies Rum Distillery de la Barbade ça n'a rien à voir ;-) ) est une marque de la firme écossaise Crucial. Il s'agit d'une gamme de 9 rhums, sélections issues de divers origines, embouteillés en fût unique, sans filtration à froid et sans ajout de caramel pour la coloration. Par contre, pas d'indication d'âge autre que XO. Le choix du jour s'est porté sur le Guyana XO, distillé chez Diamond, fût numéro 1, bouteille 129, 46%.

16 éme dégustation février 2016 (part 2)

Nous avons une couleur ambre tirant vers le cuivré avec de très légers reflets dorés. C'est, comme on le présageait, relativement gras.

Bien que dans un premier temps, nul doute n'est émis concernant les marqueurs typiques des rhums Guyanais en général, le nez peine vraiment à s'exprimer. Nous avons malgré tout détecté du cuir, une pointe de menthol et des fruits sous différentes formes (frais avec des fruits à coques, secs et finalement mûrs avec de la banane). Malgré son temps d'aération, notre produit ne s'ouvre, pour ainsi dire, quasiment pas. L'ensemble devient même plat. Ça en est, pour le moins, déstabilisant.

L'entrée en bouche se fait de façon laborieuse. C'est assez mal équilibré et l'alcool, pas du tout intégré, délivre trop de puissance. Pour le reste, c'est plat et complètement fermé au niveau des arômes. Juste un peu d'épice et de l'orange amer. C'est clairement décevant.

La finale, légèrement phénolique, a été jugée courte. C'est, à nouveau, déséquilibré sur l'alcool. Nous avons finalement de l'amertume, fortement prononcée et désagréable au possible.

Comment vous dire... Depuis le départ, on est parti du principe, avec la légion, de vouloir goûter et découvrir un maximum de produits. Pour notre dégustation de ce soir, on a fait le pari de porter notre attention sur cet embouteilleur indépendant qu'est Rum and Cane, qui met également en bouteille des rhums du Brésil, du Belize, des îles françaises, du Panama etc...

En règle générale, on adore les Demerara. On a donc voulu minimiser les risques en nous disant « Guyana ça devrait aller et on ne devrait pas trop se vautrer ».Et bien si...

Il n'est pas correct de dire qu'un produit est mauvais (en tout cas, je n'aime pas le faire). Mais ici, ça n'aura vraiment, mais alors là, vraiment pas été à notre goût. Un nez fermé, une bouche plate et mal balancée sur l'alcool. Une finale, ensuite, courte, à nouveau sur de l'alcool et de l'amertume en abondance. Vous l'aurez sans doute compris mais à ce moment de la dégustation on se dit qu'on a un peu foiré...

Heureusement, le prochain rhum qui arrive devrait rattraper la sauce (ou pas).

Silver Seal Trinidad 24 ans

16 éme dégustation février 2016 (part 2)

J'irai bien refaire un tour du côté de chez... Silver Seal! (Celui qui a dit Swann peut sortir...). Après le Bellevue très apprécié du mois de décembre [lien], revenons chez Massimo Righi avec cette fois le Silver Seal Trinidad 24 ans. Distillé par Trinidad Distillers Limited (Angostura, Zaya,...), ce 1991 était également sorti en 20 et 22 ans. Cette version sortie en 2015 est issue du fût 2402, bouteille 274/293, 50%. Le rhum sera-t-il aussi bon que son packaging est beau? C'est parti....

16 éme dégustation février 2016 (part 2)

Au niveau de la couleur, nous avons de l'or des plus limpides. C'est assez peu soutenu, ce n'est pas spécialement gras et pas particulièrement envoûtant.

Au premier nez, c'est léger voir même assez plat. Notre produit, d'une certaine finesse, peine, une nouvelle fois, à s'ouvrir. Il faut de la patience, beaucoup de patience pour enfin ressentir des premiers arômes cendrés et acidulés. Après lui avoir accordé toute notre attention, nous avons finalement l'apparition de banane et d'amandes. C'est clairement trop peu expressif.

L'entrée en bouche se fait tout en douceur. Assez mal équilibré, l'alcool n'est pas trop bien intégré. C'est boisé, mielleux et épicé sur la vanille bourbon. Nous avons, pour terminer, de l'orange et, à nouveau, de la banane.

La finale, jugée trop courte, manque cruellement de complexité. Mis à part, le boisé, aucun arôme particulier n'aura été détecté.

Nouvelle déconvenue pour ce soir...Pour replacer les choses dans le contexte, les derniers Silver Seal que nous avons eu l'occasion de déguster (Hampden 22ans et Bellevue 17ans) étaient tout simplement hors norme. Des produits de haut vol qui nous ont régalé le temps d'une soirée. En partant sur ce Trinidad 24 ans, on ne prenait, quasiment, aucun risque. Le problème que nous rencontrons avec cette marque est le suivant : Soit la société sort une édition extraordinaire ou soit c'est un produit beaucoup trop cher sans grand intérêt. Il est difficile de se situer entre les deux pour la raison suivante : Le tarif que la marque pratique. Certes, nous sommes sur des produits extrêmement rares et bien souvent relativement vieux. Les tarifs de ces bouteilles sont donc rapidement justifiés. Pas de soucis, donc. Cependant, lorsqu'on investit 160€ pour une bouteille comme celle-ci, on s'attend à autre chose. Il nous est, par conséquent, difficile de faire la part des choses en permettant une couleur terne, un manque de complexité et une finale trop courte manquant d'arôme. Il n'est de toute façon pas écrit que nous aurions été plus indulgents avec un produit moins cher ou une marque moins plébiscitée...

Il reste un rhum à présenter et là on est vraiment sûr de notre coup!!!

Damoiseau 1989

16 éme dégustation février 2016 (part 2)

Pour le dernier rhum de la soirée, direction la Guadeloupe, avec la dernière distillerie de Grande-Terre, Bellevue, rachetée en 1942 par Louis Damoiseau. Suivront son fils Roger et aujourd'hui son petit-fils Hervé, faisant de la marque Damoiseau le premier producteur de rhum agricole des Antilles françaises, avec une production de 3 millions de litres par an et le plus grand stock de vieillissement de la Guadeloupe. Cet hiver, ont débuté de gros travaux avec de nouvelles infrastructures. L'objectif étant de doubler la production dans les prochaines années. Outre la gamme "classique", notons le millésime 1953, le fabuleux 1980... En janvier 2010, Damoiseau a mis en bouteille certains millésimes brut de fût dont le 1989 dégusté ce soir, mis en vieillissement le 13/04/1989, et titrant 58,4%.

16 éme dégustation février 2016 (part 2)

Notre breuvage présente une magnifique couleur ambrée légèrement acajou avec de généreux reflets dorés. C'est gras à souhait. Les jambes, relativement lourdes ne se semblent pas se décider à rejoindre le fond du verre.

Le nez est riche, concentré, fin et assez complexe. On part d'abord sur le bois avec le chêne et les épices mais également sur de la cardamome et de la cannelle. Nous remarquons, ensuite, la présence de fruits mûres avec de la mangue et de la pêche jaune. Les premières sensations finissent par se muer : on retrouve le bois (humide, cette fois), les fruits (confits) et la réglisse. L'ensemble, quelque peu acidulé, se fait finalement plus végétale. C'est parfaitement équilibré.

La bouche est explosive et puissante. L'entrée, assez suave, se fait cependant tout en finesse sur le bois légèrement mouillé et les fruits. Des arômes de boîte à cigares et et un côté quelque peu résineux réchauffent encore un peu plus notre palais.

La finale, toujours aussi suave, est interminable sur le cola et les fruits rouges. La dégustation se conclut finalement sur de belles notes de réglisse.

Nous avions précédemment pu déguster le millésime 1991 qui nous avait complètement séduit. Nous avions envie de tester sa grande soeur et le moins que l'on puisse dire c'est que nous n'avons pas été déçus. Les sensations sont similaires même si nous sommes ici sur un registre plus fin et beaucoup plus complexe. Un magnifique produit qui s'est montré à la hauteur de nos espérances. Son prix de 89€, est, quant à lui, plus qu'honnête. Nous vous le conseillons vivement !

Le bilan de notre soirée : Lorsque nous avons couché cette sélection sur papier, nous pensions vraiment être les rois du monde. cliquez ici. Apéro sympa et plutôt différent de ce que nous avons pu essayer jusqu'à présent. Bien. Jéremy, bonne petite entrée de gamme pour lancer la dégustation et qui a fait le boulot. Bien. Une très belle montée avec nos deux agricoles qui auront rencontré un franc succès. Magnifique. Puis le drame... (J'en fais trop, je vous entends) Ce Rum and Cane qui aurait eu, au pire, sa place juste après le Jéremy afin de limiter la casse mais ça n'aurait quand même pas marché. Un Silver Seal pour remonter un peu la pente ? Et bien non. Heureusement, un superbe Damoiseau pour finir sur une note positive. Ouf !!! Un soirée mitigée donc où le très bon a côtoyé des choses beaucoup moins flatteuses. Des risques qui n'ont pas payé et une petite incohérence aussi dans le line-up, notamment dans l'ordre des produits présentés. Ça arrive...

Par contre, pour la prochaine on a déjà bûché et normalement, ça devrait envoyer du lourd!!!

A bientôt

La légion Rhumaine

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